La dérive anglophone de la Commission européenne s’accélère. En moins de dix ans, le français est devenu une langue minoritaire au sein de l’exécutif européen, seuls 14% des documents étant encore rédigés en français (et ça diminue). Depuis que le Portugais José Manuel Durão Barroso préside la Commission, c’est toute l’information et la communication vers l’extérieur qui se fait presque uniquement en anglais. La preuve ? Au mépris de la règle non écrite de l’équilibre entre les nationalités, le service du porte-parole, dirigé par l’Allemand Johannes Laitenberger, est devenu un vrai bastion anglophone. Sur 36 porte-parole, 9 sont britanniques et 4 irlandais, soit un tiers d’«English native speaker» ! Et ils n’occupent pas des postes de second ordre, loin de là (concurrence, commerce, agriculture, etc.). Un tel déséquilibre linguistique n’a pas de précédent Si on ajoute à cela 8 Allemands (qui n’ont jamais été aussi bien servis), ce sont 21 postes sur 36 qui sont squattés par trois nationalités. Là aussi, sans précédent! Les Français, eux, doivent se contenter de deux postes mineurs. Il y a certes aussi, fait-on valoir à la Commission, deux Franco-Britanniques. Il faut reconnaître que les Italiens (2), les Espagnols (2) et les Polonais (1) sont aussi mal servis que les Français. Interrogé, Johannes Laitenberger réfute une telle comptabilité : «Chaque choix est un choix individuel en fonction des besoins spécifiques du poste et du mérite des candidats disponibles.» Ce que ne dit pas Laitenberger, c’est qu’un porte-parole parlant ou écrivant mal le français pourra être recruté sans problème alors qu’un tel handicap en anglais est un obstacle définitif. A Paris, on se dit «préoccupé» par ce déséquilibre qui fait tâche à quelques mois de la présidence française de l’Union.
luni, 7 ianuarie 2008
Le français est moribond à la Commission européenne
Le français est moribond à la Commission européenne
De notre correspondant à Bruxelles (UE) JEAN QUATREMER
QUOTIDIEN : lundi 7 janvier 2008
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